mardi 23 mars 2010

Un début de roman?

A vous d'imaginer la suite...

L’Aventure a commencé par son apparition. Elle était Brune et portait un twin-set Chocolat quand je la vis pour la première fois sortir de la piscine Mabillon. Ce jour là, mon Etoile était sûrement très haute et j’aurais dû aborder celle qu’Uranie avait pris soin de placer sur ma route. Mais je laissais filer ce Papillon pressé de vivre.

Je pensai à elle plusieurs fois le lendemain. Son maintien, ses articulations flexibles, ce cou ployé comme une Fleur sur sa tige… une robe avait passé dans ma vie, et le moindre de ses plis était demeuré parfaitement net dans ma mémoire. Une Passion naissait en moi, comme une petite Musique, au début, qui vous hante, comme un Mystère à mesure que j’y revenais.

J’essayai de résister, de me déprendre, de trouver ridicule ce soudain accès de Romantisme. Je me mis au Travail avec une ardeur nouvelle. Un ami me fit remarquer au téléphone que j’étais à peu près aussi avenant qu’un Ours des Pyrénées. Je décidai alors de prendre l’air et je rendis visite à quelques membres de ma Famille trop négligés ces temps derniers. Mais j’étais rattrapé bientôt et toujours par l’apparition. Plus je fuyais… plus je fuyais. Je m’enfonçais dans le Sable de l’estran tandis que la Mer montait inexorablement ! Peut-on échapper au Destin ? Je repensais aux vers de Racine, dans la tirade de Phèdre tentant désespérément de fuir l’Amour d’Hippolyte «Je l’évitais partout Ohhhhh comble de misère ! / Mes yeux le retrouvait dans les traits de son père. » et au célèbre : « C’est Vénus tout entière à sa proie attachée ».
Ce fut en entendant le discours de M. L. King, dans une émission radiophonique, que je pris soudainement conscience de la lâche Hypocrisie qui guidait ma course effrénée. « I had a dream!” N’est-il pas permis à chacun de rêver, de chérir une idée, aussi folle puisse-t-elle sembler ? A quoi bon lui tourner le dos ? Pour aller où ? Cette vérité me frappait avec l’évidence d’une ouverture de Wagner, la puissance du premier plaquage d’accords dans le concerto n°2 pour Piano de Chopin…et la violence d’une Tornade.

Il me fallut deux semaines pour la retrouver. Je résolus de l’attendre dans un café d’où je pouvais surveiller l’entrée de la piscine où elle nageait. Assis devant un Verre, les yeux rivés sur le carré d’ombre d’où elle devait surgir, je me perdais tout éveillé dans de merveilleuses visions. Je la voyais dans une Nature transcendée, nager à la surface d’un lac sombre où éclatait son éblouissante Nudité à la blancheur de Lotus. Image contrastée d’une pureté Zen où se réconciliaient les courbes douce de son corps de femme et les lignes de l’onde, le Yin et le Yang.
L’attente fut longue. Parfois je pensais plus prosaïquement qu’il me faudrait la vue au rayon X de Steve Austin et l’oreille ultrasensible de Super Jamie pour être assuré de ne pas rater son passage. Autant ma posture était statique, ma pensée en revanche était d’une Vivacité extraordinaire.
Elle sortit un jeudi à Quatre heures, et je l’abordais le plus simplement du monde, comme si une Amitié de longue date m’autorisait des privautés. Curieusement, elle ne sembla ni surprise, ni troublée. Il n’y avait pas de Jeu dans mon attitude. Juste une certitude qui rayonnait comme un Soleil.

1 commentaire:

  1. Mais vous êtes mon frêre d'esprit, moi aussi j'adore me promener dans de bons quartiers et regarder, l'eau à la bouche, de belles femmes bien habillées.

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