J'ai écrit cette tribune libre lorsque j'étais assistant parlementaire à Nevers, fin 2007.
Allonger la durée de cotisation pour assurer l’équilibre du régime des retraites, est-ce inéluctable ? C’est en tout cas le principe retenu pour les discussions à venir sur la réforme. Sauf avis contraire du gouvernement, cette durée passera progressivement de 40 à 41 ans entre 2009 et 2012 pour une retraite à taux plein.
C’est la projection remise au gouvernement fin octobre par le Conseil d'orientation des retraites (COR), dans son document préparatoire. Cet organisme officiel composé d'experts, de partenaires sociaux et de parlementaires s’en est tenu au calcul déjà utilisé pour la loi d’août 2003, dite loi Fillon, qui vise à maintenir le rapport entre la durée d’assurance et l’espérance de vie. Ce « mécanisme » suscite des interrogations multiples. Si le déficit se maintenait, faudrait-il prolonger d’autant la durée de cotisation ? De plus, le critère de l’espérance de vie est inégalitaire quand on sait qu’il varie considérablement d’une catégorie socio professionnelle à l’autre, et entre hommes et femmes. Quand le cadre supérieur vit sept années de plus que l’ouvrier non qualifié, on peut conclure que les ouvriers financeraient la retraite des cadres ! Il faudra prendre en compte le critère de pénibilité du travail. Quant à travailler plus longtemps, certes, mais comment ?La France affiche un taux d’emploi des seniors (55-64 ans) nettement inférieur à la moyenne européenne : 37,8% contre 42,5% en 2005. L’habitude bien ancrée dans les entreprises Françaises de les éliminer par tous les moyens (préretraite, longue maladie, invalidité, dispositif amiante…) ne changera pas du jour au lendemain. Et à l’opposé, l’entrée dans la vie active est plus tardive qu’il y a 40 ans. Ne nous y trompons pas, cotiser plus longtemps pour une retraite à taux plein revient à dire que chaque année cotisée donne droit à un taux de remplacement moindre. Travailler plus et gagner moins…
C’est la projection remise au gouvernement fin octobre par le Conseil d'orientation des retraites (COR), dans son document préparatoire. Cet organisme officiel composé d'experts, de partenaires sociaux et de parlementaires s’en est tenu au calcul déjà utilisé pour la loi d’août 2003, dite loi Fillon, qui vise à maintenir le rapport entre la durée d’assurance et l’espérance de vie. Ce « mécanisme » suscite des interrogations multiples. Si le déficit se maintenait, faudrait-il prolonger d’autant la durée de cotisation ? De plus, le critère de l’espérance de vie est inégalitaire quand on sait qu’il varie considérablement d’une catégorie socio professionnelle à l’autre, et entre hommes et femmes. Quand le cadre supérieur vit sept années de plus que l’ouvrier non qualifié, on peut conclure que les ouvriers financeraient la retraite des cadres ! Il faudra prendre en compte le critère de pénibilité du travail. Quant à travailler plus longtemps, certes, mais comment ?
PS : Au sujet des retraites, je conseille la lecture du Plan Vermeil – Modeste proposition de Régis Debray (Gallimard, 2004, 55 pages) pamphlet en forme d'utopie macabre à la manière de Jonathan Swift (Modeste proposition pour empêcher les enfants des pauvres d'être à la charge de leurs parents ou de leur pays et pour les rendre utile au public, 1729, où l'auteur suggère le cannibalisme...).
Pour info, le système de retraite par répartition est apparu en 1945. A l'époque, il y avait 1 retraité pour 4 actifs... ( et alors qu’il y avait environ 2 actifs pour un inactif de 60 ans ou plus en 2005, on en compterait un peu plus d' 1 en 2050 selon les projections de l'INSEE). On voit donc tout naturellement les limites de ce système.
RépondreSupprimerAvec la loi Fillon du 21 août 2003, nous augmentons notre durée de cotisation d'un trimestre par an jusqu'à 2012 puis en fonction de l'espérance de vie. Le calcul des retraites se fait également différemment puisqu'on prend comme salaire annuel moyen les 25 meilleures années et non les 10 comme auparavant.
Enfin, rappelons que l'âge l'égal de départ à la retraite (pour toucher le taux plein) est de 65 ans!
Nous noterons également que la retraite de base est complétée par la retraite complémentaire qui est un régime de capitalisation par points et non de la répartition (argirc, ircantec...)
Mais si tu as des propositions à faire pour faire perdurer le système de base, je suis curieuse de savoir lesquelles. D'ailleurs je ne savais pas que tu t'intéressais autant aux régimes de retraites.
J'espère que tu vas bien?
Vanessa
Merci pour ton message, très intéressant, mais je ne suis pas certain d'avoir tort (ni certain d'avoir raison d'ailleurs). Le sujet est compliqué. Je sais bien qu'on ne peut pas laisser le système inchangé étant donné la courbe démographique. Mais ce que je souligne, c'est que cotiser plus risque d'être un vœu pieux puisqu'on a incité depuis des années les entreprises à se débarrasser des plus âgés et qu'on entre de plus en plus tard sur le marché du travail (si on compare à 1945!). La quantité de travail disponible n'est pas extensible... la preuve, c'est le chômage qui finance une partie des retraites actuellement (avec les préretraites etc.). Donc, que va-t-il se passer? Des tas de gens seront pénalisés, et je crains qu'il y ait des injustices et des inégalités importantes. A côté de ça, si on compare les chiffres du paquet fiscal et du déficit des caisses de retraites, ça laisse rêveur. Quant à l'espérance de vie, argument principal de Sarkozy, je souligne son inégalité entre cadres et ouvrier : il serait injuste de ne pas en tenir compte, comme de la pénibilité.
RépondreSupprimerok pour le manque de travail. Enfin, la pénibilité au travail est sous différente forme...physique pour l'ouvrier, psychologique pour le cadre....tu dois également en tenir compte car pour le coup, je ne suis pas certaine que tout soit fait que pour les riches! (ce que laisse entendre ton post!)
RépondreSupprimerCe n'était pas mon intention d'opposer pauvres et riches, c'est trop caricatural. Mais il est évident qu'un poste de direction valorisant et intellectuel est moins pénible qu'un travail physique ou d'exécutant. Mais là encore, il y a plein de nuances. Par ailleurs les organisations patronales ne sont sûrement pas enclines à reconnaître de manière officielle la pénibilité de certains emplois... rien n'est simple.
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