Une bonne critique doit selon moi donner un avis qui permette au lecteur de se faire le sien propre à travers la description honnête des caractéristiques de l’oeuvre. Ce qu’il y a de curieux dans l’exercice, c’est qu’emporté par sa fièvre analytique, le critique finisse parfois par confondre l’œuvre avec sa propre besogne et trouver passionnant ce qui l’avait initialement ennuyé. A force d’y déceler une cohérence, le critique, qui ne fait que saisir la recette de l’artiste, s’enhardit en oubliant le principal, à savoir sa première impression.
En ce qui concerne A Serious man, je dois dire que je suis sorti déçu, comme pour le précédent d’ailleurs (No Country for old men). Et pourtant, il y a de réelles qualités dans ce film.
Mais commençons par donner un aperçu général. A Serious man est une comédie. Son argument : un juif américain moyen, Larry Gopnik, à la fin des années 60, voit s’abattre sur lui une somme incroyable de tuiles. Son caractère particulièrement affable, incapable de révolte et avant tout conformiste donne vite une tournure cocasse à la situation.